jeudi, septembre 28, 2006

Chez nos voisins de la Loire: A 75 ans, Henrys met fin à sa carrière de funambule

A 75 ans, Henrys met fin à sa carrière de funambule

Le funambule de renommée mondiale Henrys a donné un dernier spectacle d'équilibrisme perché au-dessus de plusieurs milliers de personnes, dimanche à Saint-Etienne, au sommet d'un chevalement de mine, dans le cadre des Journées du patrimoine.

A 75 ans, l'artiste a mis fin à plus de 50 ans de carrière professionnelle dont une partie réalisée avec son épouse qu'il avait initiée à l'équilibrisme.

Henrys, de son vrai nom Henry Rechatin, a notamment évolué au bord du vide, à une cinquantaine de mètres du sol, en équilibre sur les deux pieds arrières d'une chaise, eux-mêmes en équilibre sur des verres posés sur une deuxième chaise.

Un numéro mis au point voici une cinquantaine d'années à Saint-Etienne au sommet du mur du barrage du Gouffre d'Enfer, rejoué depuis en bordure du toit de nombreux buildings, mais aussi du Grand Canyon, des Chutes du Niagara, et, voici dix ans, à l'extrême bord de la terrasse de l'Aiguille du Midi, à Chamonix (Haute-Savoie), à 3.842 mètres d'altitude.

"Ce numéro, je suis le seul à monde à le réaliser, peut-être parce-qu'il est psychologiquement difficile du fait de l'absence de câble sous les pieds auquel on puisse espérer se raccrocher en cas de chute", confie-t-il, ajoutant avoir eu l'idée, voici des années, de "le pimenter, en faisant reposer les pieds des chaises sur des verres".

La première partie de cette ultime représentation à l'attention d'un public parfois venu de loin, était constituée de la traversée d'un câble très pentu, en marche avant puis en marche arrière, tendu entre le sommet du chevalement et celui du bâtiment d'extraction du charbon.

"Au bout de 43 ans de vie commune, il a encore réussi à m'épater quand j'ai vu la pente du câble", a commenté, soulagée, son épouse.

Le funambule chaleureux, qui ponctue ses propos d'éclats de rire sonore, a fait part de la satisfaction que lui procure l'arrêt officiel de sa carrière. "Je n'aurai plus à faire face aux tracasseries administratives de plus en plus nombreuses lorsque l'on veut organiser ce type de spectacle", a-t-il observé.

Henrys en a parfois réalisé sans autorisation, refusant systématiquement qu"ils soient sécurisés", remettant chaque fois sa vie en jeu "par respect du public".

"Je vais désormais me contenter du câble tendu dans mon jardin et des chaises de la maison", a-t-il dit avec humour.

Pour sa dernière, à l'occasion de la 23e édition des Journées du patrimoine, il avait choisi le Puits Couriot, le dernier puits de mine en activité jusqu'en 1973, dans sa ville natale de Saint-Etienne (dont il vient de recevoir le diplôme de Citoyen d'honneur) afin de rendre hommage à ses ancêtres mineurs. AP