jeudi, décembre 17, 2009

MONNET (Henri) Né le 7 mars 1896 à Montluçon (Allier)

* 1940-1958 (extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

MONNET (Henri)

Né le 7 mars 1896 à Montluçon (Allier)

Décédé le 6 août 1983 à La Celle-Saint-Cloud (Yvelines)

Conseiller de la République des Landes de 1946 à 1948

Fils d'Albert Monnet, procureur de la République, et petit-fils de Joseph Chantemille, député puis sénateur de l'Allier de 1876 à 1903, Henri Monnet est né à Montluçon le 7 mars 1896.

Au terme de ses études secondaires au lycée Janson-de-Sailly sanctionnées par le baccalauréat de philosophie et celui de mathématiques élémentaires en juin 1913, Henri Monnet s'inscrit à la faculté de droit et de philosophie de Paris. En août 1914, il devance l'appel pour participer au premier conflit mondial. Affecté au 34e régiment d'artillerie de Périgueux, il est envoyé à Verdun puis au Chemin des Dames. Ayant posé acte de candidature pour servir dans la cavalerie, il est formé au centre d'instruction des chars. Promu instructeur, il est cependant appelé, au printemps 1918, à l'école de formation des élèves-officiers de l'artillerie à Joigny dont il sort sous-lieutenant. Sa conduite lui vaut de recevoir la croix de guerre 1914-1918.

Démobilisé en juin 1919, il reprend ses études, obtient sa licence en droit et sort diplômé de l'école libre des sciences politiques en 1921. Après avoir entamé une carrière dans les affaires privées à la banque nationale du crédit dont il devient directeur de succursale puis fondé de pouvoir à la direction générale puis à la compagnie française de placements comme directeur financier, Henri Monnet devient conseiller juridique à partir de 1930. Il se penche alors sur les problèmes généraux de l'économie et des finances publiques. Bien que non partisan du Front populaire, il est amené à éclairer sur ces questions Léon Blum qui fait de son frère, Geor ges Monnet, son ministre de l'Agriculture en 1936. Egalement membre du conseil d'administration de la societé immobilière de la salle Pleyel, il préside l'orchestre symphonique de Paris qu'il fonda en 1928.

Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, il sert comme lieutenant puis capitaine au 308e régiment d'artillerie. Evacué du front d'Alsace en mars 1940, il est nommé comme attaché au ministère des Colonies de Georges Mandel qui l'envoie à Londres le représenter auprès de son homologue britannique Lord Lloyd. L'armistice signé, Henri Monnet revient à ses activités professionnelles mais l'entrée en guerre des Etats-Unis en 1941 l'incite à rejoindre la Résistance. Il participe au lancement du bataillon de guérilla de l'Armagnac, affilié au mouvement Combat d'Henri Frenay en 1942. En étroite relation avec le réseau Buckmaster du colonel Starr-Hilaire en 1944, Henri Monnet est promu à la libération de Toulouse lieutenant-colonel avant de prendre le commandement, en septembre 1944, de la demi-brigade de l'Armagnac qui devient 158e régiment d'infanterie à la tête duquel il est envoyé sur le front de l'Atlantique. Il recevra la croix de guerre 1939-1945 et la médaille de la Résistance, et sera promu plus tard commandeur de la Légion d'honneur.

En septembre 1945, il est introduit avec André Malraux, par leur ami en commun Comiglion-Molinier, au cabinet du général de Gaulle qui le charge de la démobilisation des FFI. Ayant mené à bien sa mission, Henri Monnet se voit alors confier par Gaston Palewski la préparation des élections à la deuxième Assemblée nationale constituante auxquelles il se présente sans succès dans les Landes comme candidat radical en seconde position sur la liste RGR dont il est le président au niveau départemental. Vice-président de la fédération radicale du Sud-Ouest en novembre 1946, il met en place l'antenne landaise de l'Union gaulliste.

Elu dans le cadre interdépartemental conseiller de la République en décembre 1946, il rejoint le groupe du RGR et siège à la commission de la défense nationale et à celle des finances.

Ses interventions publiques portent essentiellement sur toutes les questions budgétaires et fiscales. En 1948, il dépose une proposition de loi tendant à prévoir, au profit de certains assujettis au prélèvement exceptionnel de lutte contre l'inflation, l'autorisation de s'acquitter par souscriptions mensuelles à l'emprunt, échelonnées sur l'année ; il est également rapporteur de la commission des finances pour deux projets de loi relatifs à la cession amiable d'une usine et à la garantie des titres néerlandais circulant en France.

Appelé à la présidence de l'Intergroupe RPF en février 1948, il ne parvient cependant pas à conserver son mandat au Conseil de la République puisqu'il est battu en novembre de la même année par le socialiste Gérard Minvielle, ce dernier ayant bénéficié, au second tour, d'un report des voix des communistes, des socialistes unitaires et du MRP. Revenu aux affaires privées, Henri Monnet qui participe également avec Roger Frey au financement du RPF, devient conseiller juridique de la compagnie générale des eaux en 1951, avant d'arriver à la société d'électronique Cotelec du groupe Thomson-Houston en 1959, dont il sera tour à tour président puis administrateur pour finir président d'honneur.